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Le groupe de chants de Te Noha No Rotui

AriitaiTaurua

« Nous avons souhaité lancer un appel de détresse. », RURUA Lee de Te Noha no Rotui

Le groupe de chants de Te Noha No Rotui représente Moorea au Heiva de Tahiti de cette année. La troupe, menée par Lee et Maurice RURUA, montera sur la scène de Toata dans la soirée du samedi 13 juillet 2019 pour concourir dans les catégories de Himeme rū'au et de tarava. Fidèle à ses valeurs, le groupe de l’île sœur a choisi pour thème : « Te reo : faura’o  no te ‘ite et te  pa'ari o te hō'ē  nūna'a » (la langue : véhicule du savoir et de la sagesse d’un peuple). RURUA Lee se confie à Moorea News avant d’emmener ses chanteurs à Toata samedi prochain.

A Moorea, on connait vos activités pour la préservation du reo Tahiti et de la culture polynésienne avec l’association Punareo Piha’e’ina. Pourquoi aviez-vous décidé de participer au concours du Heiva de Tahiti en catégorie chant ?
Nous participons au Heiva depuis quelques années parce que cet évènement nous permet de cibler notre travail de transmission sur le himene, les paripari fenua et notre langue. Et c’est également l’occasion, pendant des mois, de nous retrouver entre amis pour partager un objectif commun, celui de la préservation et de la valorisation de notre patrimoine.

Pourriez-vous nous dire d’où viennent vos chanteurs ?
Nos chanteurs viennent de Pihaena à Maharepa, jeunes et moins jeunes dont certains foulent pour la première fois la scène de Toata mais pour qui c’est un challenge et un honneur à la fois parce que ce n’est pas donné à tout le monde de fouler la scène de Toata.

Pourriez-vous nous parler de votre thème au Heiva de cette année? Pourquoi ce choix ?
Nos langues maohi sont un trésor que nous a légué le Créateur et font de nous les Maohi que nous sommes. Aujourd’hui, les spécialistes de nos langues maohi s’accordent à dire que, « si nous ne faisons rien, dans une génération, nous aurons affaire à une langue morte. ». Nous ne voulons pas que cela arrive et nous refusons de baisser les bras. Aussi, avons-nous souhaité lancer un appel de détresse. Oui, un appel de détresse à nous, Maohi avant tout, à quelque niveau que ce soit. Nous avons le pouvoir de changer les choses. Tout dépendra de nous.


Votre chant sur le Ute Arearea semble mettre en lumière la part de responsabilité des enseignants dans l’échec scolaire des enfants polynésiens. Pourriez-vous nous en dire plus ?
Le texte du Ute Arearea est tiré d’une histoire vécue. C’est l’histoire d’un jeune de chez nous qui se faisait tout le temps gronder par son père parce qu’il ramenait toujours des mauvaises notes à la maison. Un jour, il répondit à son père que ce n’était pas de sa faute et qu’il fallait plutôt s’en prendre à son enseignant parce qu’il ne comprenait rien de ce qu’on lui expliquait. Au fond, l’histoire est profondément triste. Et pour que cela passe mieux auprès du public, nous avons préféré utiliser l’ironie.

Quels sont vos favoris pour ce Heiva de Tahiti 2019 en catégorie chant (Tarava Tahiti et Himene rū'au) ?
Evidemment que les grands groupes comme Mataiea et Papara, ou encore Tamarii Papofai et bien d’autres suscitent l’admiration, déjà par leur taille et puis par leur technicité. J’ai du respect par rapport à ces groupes parce qu’ils ont une bonne base avec toutes les personnes ressources, spécialistes des himene tarava tahiti et rū'au. Et ce qui est bien dans le concours de himene, c’est le respect et l’entraide qui existent entre les différents groupes, quelle que soit leur taille.
Pour notre part, nous sommes un petit groupe jeune si l’on compare aux grands groupes de Tahiti, et nous mettons notre cœur et notre âme à l’ouvrage car si l’on ne participait pas au Heiva, nous n’aurions pas pu transmettre ce savoir à notre jeunesse de Moorea qui nous suit depuis quelques années dans toutes nos actions.


C’est votre 5e participation au Heiva de Tahiti. Pensez-vous vous être rapprochés du niveau des grands groupes de chants de Tahiti ? Sinon, quels sont, à votre avis, les points que vous devriez travailler pour espérer rivaliser avec les plus grands ?
Pour nous rapprocher du niveau des grands groupes, il faut déjà travailler sur la taille du groupe. Nous faisons à peine 60 personnes, contre une centaine dans les autres groupes. Et pour cela, il faut des finances pour transporter un grand groupe et prendre en charge le déplacement car, par rapport aux autres groupes de Tahiti, nous n’avons pas de subventions en plus pour prendre en charge ne serait-ce que le transport maritime (pour la répétition générale et la soirée de concours). Ensuite, il faut travailler les différentes voix mais je trouve que, cette année, le résultat est plutôt pas mal.

PunuTeraihere, chanteur de Ute Paripari
« Je suis confiant !»
Grâce à l’association Puna ReoPiha’e’ina, j’ai appris à chanter dans les animations et lors des préparations pour le Heiva de Tahiti. Je ressens une grande fierté en portant le groupe Te Noha no Rotui et en représentant l’île de Moorea. Je remercie le groupe de m’avoir donné l’opportunité de participer au concours de Ute Paripari. C’est une première pour moi mais je suis confiant. Je suis prêt et je vais donner le meilleur de moi-même.

AriitaiTaurua, chanteuse de Ute Arearea
« C’est un challenge pour moi. »
Depuis toute petite, je baigne dans la musique : que ce soit à la maison, à l’Eglise, avec les amis du quartier. Ceux qui m’ont vraiment donné la passion du chant et de la musique sont d’abord ma mère, puis mes frères et sœurs. En voulant partager cette passion, en faisant des « live », je me suis aperçue qu’il fallait que je m’améliore. J’ai pris donc quelques cours de chant avec Steeve REEA. Ayant une sensibilité pour ma culture, j’ai aussi choisi de la chanter pour la première fois avec Te Noha No Rotui au concours du himene rū'au et de tarava. J’adorais cela. Quand on m’a proposé de chanter le Ute Arearea, alors là, c’est après coup que j’ai réalisé qu’il fallait que je sorte de ma zone de confort.C’est un challenge pour moi car j’ai une préférence pour le chant en groupe, pas pour le solo.Depuis le début des répétitions, je ne cesse d’apprécier les avis, la technicité et l’expérience de chaque personne du groupe. Elles m’aident toutes pour cette première sur Toata. Mauruuru roa Te Noha No Rotui.

Source @ P.R

 

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This bridge is very long
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