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Les scientifiques et les pêcheurs réunis pour la science à Moorea


Des journées de recherches scientifiques ont été organisées la semaine dernière à Maatea en collaboration avec les chercheurs de la station Gump et les pêcheurs de l’île sœur.

Les deux parties ont notamment travaillé sur le comptage des poissons ainsi que sur les mesures de consommation d’algues (par les poissons herbivores) dans le lagon de Maatea.

Le but de cette semaine était de permettre aux scientifiques ainsi qu’aux pêcheurs de partager leurs connaissances pour le bien de la recherche scientifique.
Dans le cadre du projet ReCoPeM (Recherche Collaborative pour la pêche à Moorea), des «  journées d’échanges scientifiques » entre des chercheurs de la station Gump, des pêcheurs de Moorea ainsi que des anthropologues ont été organisées la semaine dernière à Maatea.


Pour rappel, le projet ReCoPem, qui a débuté l’année dernière et qui prendra fin en 2022, réunit en Polynésie Française des écologues (spécialistes des poissons, des algues…), des anthropologues ainsi que des pêcheurs.

Ceux-ci mènent en étroite collaboration des travaux de recherches scientifiques portant principalement sur les interactions entre la pêche et les poissons herbivores, ainsi que sur les compétitions entre les algues et les coraux de nos lagons.
Les premières journées d’échanges (dans le cadre du projet ReCoPeM) sur Moorea ont eu lieu du mardi 11 juin au samedi 15 juin 2019 dans les « farepotee » de la paroisse protestante de Maatea ainsi que dans le lagon du district pour les sorties en mer.
Lors de ces sorties lagunaires, les scientifiques et les pêcheurs ont mené ensemble des travaux sur le comptage des poissons ainsi que des expériences sur la consommation des algues par les poissons herbivores dans différents habitats du lagon de Maatea.
« L’idée était que ce travail de terrain soit un moment d'échanges entre les scientifiques et les pêcheurs. Les biologistes marins ont invité les pêcheurs à les accompagner dans le lagon afin que ces derniers comprennent mieux les pratiques des scientifiques et leurs motivations (comptage de poissons, mesures d'herbivorie, etc...).

Les intervenants ont participé à toutes les étapes du travail scientifique.» explique Jean Wencélius, anthropologue dans le cadre du projet ReCoPem.
L’intérêt de ce projet était surtout d’essayer, avec l’aide des anthropologues, de rapprocher scientifiques et pêcheurs afin qu’ils partagent, une fois n’est pas coutume, leurs connaissances pour le bien de la recherche scientifique.
« D’une part, les pêcheurs ne sont souvent pas d’accord sur le travail des scientifiques, par exemple sur les méthodes de comptage des poissons, les endroits sélectionnés du lagon ou encore sur la non prise en compte des éléments comme la lune et le soleil. D’autre part, les scientifiques travaillent souvent seuls dans leur coin ou dans leur laboratoire.

L’idée est d’intégrer les pêcheurs dans la production des savoirs des scientifiques.

D’autant plus que certains écologues sont aussi intéressés par les savoirs locaux. » souligne encore Jean Wencélius.
C’est ainsi que les « scientifiques ont exposé aux pêcheurs leurs doutes, incertitudes, inexactitudes de leurs résultats profitant de l'expérience des pêcheurs pour ensemble, faire avancer la qualité du savoir.». 
Peu habitués aux sorties en mer la nuit, les scientifiques ont également accompagné, durant cette semaine, les pêcheurs lors de leurs sorties nocturnes afin de comprendre par exemple le comportement des poissons ou de mieux discerner les types d’habitats des poissons pendant la nuit.

Cette semaine d’échanges a pris fin samedi dernier par une conférence-débat sur le choix des priorités de recherche scientifiques sur l’île de Moorea, une conférence à laquelle ont pris part les comités de pêche de l’île sœur, des associations ainsi que la municipalité de l’île sœur.

Source @ P.R

 Crédit photo : ReCoPeM

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Interviews :
Dana Cook  (étudiante à l’Université de Californie Santa Barbara)
« On a collaboré de manière très harmonieuse ».
J’étudie l’écologie des récifs coralliens. Je me concentre sur les interactions entre les poissons herbivores et les algues sur les récifs coralliens. Les pêcheurs nous ont suivis pour faire le comptage de poissons. On a eu des retours de leur part concernant nos méthodes de comptage. Nous avons travaillé ensemble pour mesurer la quantité d’algues que les poissons mangent. Cela s’est très bien passé. On a collaboré de manière très harmonieuse. Les pêcheurs veulent qu’on travaille encore ensemble plus tard. Les connaissances qu’ils ont partagées avec nous sont très impressionnantes. On les remercie pour toute l’aide qu’ils nous ont apportée.

Scott Miller (étudiant à l’Université d’Etat de Floride)
«  Les scientifiques ont parfois des opinions différentes »
J’étudie l’écologie des récifs coralliens. Je me concentre sur la dynamique des populations d’algues.
Nous avons travaillé sur la cartographie des fonds sous-marins. On a sélectionné pour cela un site du lagon (de Maatea) tandis que les pêcheurs en ont choisi deux autres. Ils ont observé nos méthodes. C’était génial de les entendre dire ce qui est important à étudier pour le lagon parce que les scientifiques ont parfois des opinions différentes de ce que qui est important à étudier dans le lagon. On espère encore avoir la possibilité de travailler avec les pêcheurs plus tard.

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